lundi 15 novembre 2021

"Si ce n'est toi, c'est donc ton frère" (vieille maxime chinoise)

cékikafékaka ?

Dans la série « eh oui, tout arrive », après la résurrection de Senbei, un nouvel article ici. Et comme c’est pas celui que je t’avais teasé, ben ça veut dire qu’il y en aura un autre bientôt plus tard...

S’il y a une mentalité nocive, délétère et toxique dans la société japonaise, c’est bien celle de chercher systématiquement un responsable à n’importe quel problème qui survient, y compris lorsqu’il s’agit de phénomènes naturels. Mais d’où nous vient cette détestable habitude ?

Ces salauds de Chinois qui font rien qu’à copier le résultat de leur civilisation qu’on a copiée...

Tout ça nous vient de Chine et du « Mandat du Ciel », soit le fait que l’Empereur est validé par les dieux, et que tout ce qui arrive est perçu à travers le prisme de ce pouvoir absolu : si on a de bonnes récoltes, c’est que l’Empereur gère correctement le pays, si on a des récoltes de merde, c’est qu’il fait du mauvais boulot, et si on a des catastrophes naturelles ou climatiques, c’est que les dieux font savoir à l’Empereur qu’ils ne sont pas contents de sa gestion.

Tu vois le délire : dès l’Antiquité chinoise (où techniquement c’était un roi et pas un empereur, puisque l’Antiquité précède les ères impériales), on a quelqu’un à blâmer pour tout, y compris pour des trucs qui ne sont pas de son ressort.
Un volcan s’éveille, un être s’éteint.

Bon.

Eh ben le Japon a fait le même copier-coller à l’époque que pour ses 4 saisons et a toujours pas remis le truc en perspective, donc quand il y a un problème dans le couple c’est forcément que l’un des deux est « warui ». Ça peut pas être la fatigue, le stress, le travail, un malentendu... Nan nan : y en a un des deux à blâmer et le jeu de la soirée sera de faire en sorte que l’autre pense que c’est lui et qu’il s’excuse. Quitte à ce que l’autre s’excuse à son tour le lendemain parce qu’en fait c’était plutôt de sa faute, c’est pas la question. Comme l’arbitrage d’un match de foot, une fois que le but est validé, tu peux revoir la vidéo et dire qu’en fait non, eh ben on s’en branle : le but il est marqué et y a une équipe qui va en demi-finale et l’autre qui dégage.
Tu répètes ça toutes les semaines dans ton couple et après tu viens pleurer que Monsieur et Madame préfèrent baiser ailleurs (pour les chanceux qui baisent ailleurs, bien évidemment)...

Le truc est tellement pernicieux qu’il est planqué partout, même dans les expressions les plus anodines : il pleuvait pendant ton voyage avec tes amis ? Cherchons le « ame otoko » ou la « ame onna », C’EST LA SEULE EXPLICATION AU FAIT QU’IL PLEUVE QUAND ÇA T’ARRANGE PAS, BIEN SÛR !

Et comme tout ça est très culturel et donc très ancré, je te propose de désamorcer rapidement cette merde et de signaler à tes proches japonais en toute occasion pertinente que « quand il y a un problème, c’est pas toujours la faute de quelqu’un ».

lundi 31 décembre 2018

Cinéma de quartier (5)

Invariablement, lorsque les États-Unis ou la France menacent d'adapter un manga ou un anime en version "live", se rappelle à la mémoire collective le sinistre Dragonball Evolution, déclenchant les pires craintes et par la même occasion la rengaine désormais fameuse : "C'est toujours comme ça quand les étrangers adaptent les mangas ! Il faut laisser faire les Japonais".

Effectivement, rien de mieux que les Japonais pour adapter fidèlement et correctement les mangas, d'où l'avalanche nippone de trésors cinématographiques tels que Lupin the 3rd, Gachaman ou encore Terraformars.
Heureusement que le Japon s'en est occupé, tiens.

Bien entendu, devant les mécréants qui affirment qu'une adaptation en film d'un anime ou d'un manga est vouée à l'échec, les ânes que vous êtes ne mentionnent quasiment jamais LA meilleure adaptation à ce jour, mais toujours Rurôni Kenshin, comme si on pouvait pardonner son violon maudit, son Sanosuke dénué de charisme et son Hiko Seijûrô qui fonctionne à l'envers juste à cause d'une seule scène qui déboîte (comme par hasard dénuée du fameux violon), et récemment BLEACH.

BLEACH, nom de dieu. Comment osez-vous ?!

Je m'en vais donc vous expliquer dans le détail pourquoi BLEACH c'est de la merde, même si le fond du problème est tout simple : les mecs se sont dit "on a UNE chance, donc balançons tout ce qu'on peut, genre les 7 premiers tomes en moins de 2 heures". Le développement des persos qui est le cœur du manga ? On s'en branle. C'est pas comme si on avait une dizaine d'années de films de super-héros pour nous démontrer que CHAQUE FOIS qu'on essaie de faire rentrer un maximum de contenu dans un seul film ça foire, et quand on prend son temps ça marche, hein...

Et non seulement le fond condamnait déjà le film, mais alors la forme... Oh putain.

D'abord, dès le début du film, on a la surprise de voir que le fantôme d'une fille est devenu le fantôme d'un garçon, et on n'a aucune idée du pourquoi : quel est donc le putain d'obstacle incroyable qui aurait empêché les réalisateurs de trouver une fille pour jouer ce rôle ESSENTIEL, voilà bien le mystère.

Ensuite, on comprend qu'on n'a pas engagé le meilleur cadreur, genre t'as juste à faire un zoom tout droit, mais en fait nan, tu es le drunken master du cadrage :

C'EST TENDU, QUAND MÊME, DÈS LE DÉBUT DU FILM ! (le watermark, c'est le soft que j'ai utilisé pour découper, fais pas gaffe)

Et après, pendant au moins la moitié du film, TOUTES les réactions sont aux fraises, TOUS LES TIMINGS sont à la ramasse. C'est un truc de ouf. Tiens regarde ça, check la scène d'action "à la japonaise" :

La réaction d'Ichigo, mais AAAAAAAAARRRRGH ! Le mec tourne la tête 2 heures après et ENSUITE la caméra suit, mais PUTAIN, VOUS AVEZ JAMAIS ENTENDU PARLER DE DAVID FINCHER, BANDE DE FILS DE PUTE ?

Et là, évidemment, tu as constaté un autre problème: le casting.
Pour les fans de BLEACH, Rukia, c'est ça :
Mais à la place on a eu le Kiki de tous les Kikis :
Donc déjà, y a pas 10 minutes qui se sont écoulées que t'as la rage. Mais tu vas voir : les mecs c'est trop des as du planning.

Je te passe la scène d'Ichigo qui court avec les bras en mode "moulin à vent", because comme tu le sais tout le monde court comme ça, donc c'était plutôt une bonne idée de le mettre dans le film, ça donne pas du tout envie de prendre un flingue...
Et puis dans la série "essayons quand même de prendre des acteurs qui ressemblent aux persos, comme ça même si on les développe pas les gens sauront de qui il s'agit", je te présente Inoue Orihime, dont la caractéristique principale est d'être une bonnasse à gros seins, tellement qu'elle est juste la 3è plus grosse paire de la série (celui-là, tu sais que tu cliques pas si t'es au boulot ou si ta copine est japonaise, hein, on s'est compris).
Eh ben devine quelle plantureuse créature ils nous ont choisie :
Voilà voilà.

Et alors LE passage qui montre que les mecs sont des purs abrutis qui n'ont rien planifié correctement, c'est la fameuse scène dite du "pyjama". Je te raconte : Ichigo a 2 sœurs de 11 ans, Karin et Yuzu. À un moment, Ichigo rentre chez lui et Yuzu lui demande s'il a pas vu son pyjama. Évidemment, il est pas au courant, il a bien d'autres chats à fouetter. Et puis Ichigo rentre dans sa chambre, et soudain :
Non seulement Rukia s'est installée dans sa penderie, mais en plus elle porte le fameux pyjama de Yuzu.

Sauf que. Voici un comparatif des tailles respectives de Rukia et Yuzu dans le manga :
Comme tu le vois, elles lui arrivent toutes les 2 à l'épaule, donc ça fait sens.
Mais dans le film...
Yuzu lui arrive à la bite. À LA BITE, T'ENTENDS ?

Eh ben qu'est-ce que tu crois qu'ils ont fait, les mecs, après avoir décidé de caster des gamines de moins de 10 ans hautes comme 3 pommes ?
Eh ben oui : ils ont gardé la putain de scène du pyjama telle quelle. Ils ont pas pensé à ce que ce soit le pyjama de Karin qui fait 1/2 tête de plus que sa sœur dans le film, ils ont pas pensé à supprimer juste la référence au pyjama sans rien changer d'autre, nan nan. Ils ont tout gardé exactement comme c'était, alors que visuellement ça ne fait AUCUN PUTAIN DE SENS !

Puis vient la scène du Grand Fisher au cimetière, et là, ils ont COMPLÈTEMENT zappé une scène MAJEURE du manga qui leur aurait pas coûté plus (ou en tout cas beaucoup moins que ce qui va suivre) : la scène où Ichigo et Rukia se comprennent sans se parler, le moment où ils deviennent ALLIÉS. Comment tu peux zapper un truc aussi fondamental ?

Pour une raison qu'on ignore, la scène déborde du cimetière où elle se déroule en intégralité dans le manga pour aller se poursuivre... En ville. Donc effets spéciaux hors de prix pour un résultat mitigé, une scène par-ci par-là pour mettre en valeur un personnage secondaire, vraiment le truc poussif et sans aucun intérêt. Je rappelle que l'anime n'utilise que 2 épisodes par combat jusqu'à la fin de l'arc "il faut sauver le soldat Rukia". L'anime a un rythme de folie, quoi. Eh ben non : on va faire un film qui se traîne, SPÉCIALEMENT pendant les scènes de combat. À partir de là, c'est affrontements à la Saint Seiya (je te pousse dans un mur, tu me pousses dans un camion, etc.) mais chiants comme la mort jusqu'à la fin du film. Ça fait rêver, hein ? Et comme les mecs ont décidé qu'il fallait faire de la merde visuellement, sinon ce serait trop trop dommage, abordons le cas des lunettes de Renji. Parce qu'au début, Renji porte des lunettes spéciales qui lui permettent de détecter Rukia, bien qu'elle soit à l'intérieur d'un corps de synthèse. Bon. Et lorsque Renji affronte Ichigo, ce dernier lui pète ses lunettes. Comme ça :
Eh ben que deviennent ces lunettes dans le film, hmm ?
Comment tu veux qu'on vous prenne au sérieux quand en 2018 vous en êtes encore à faire des méchants grimés et déguisés à la San Ku Kai ?

Voilà. TOUT sonne faux dans ce film, c'est laid, c'est mal organisé, les gens ne font que de la figuration, y compris les 3-4 personnages principaux qu'on balance dans une succession de scènes sans queue ni tête et avec un rythme dégueulasse parce que les scènes se traînent la mort mais l'histoire par contre il faut que ça aille super vite... En clair : ces gens ont transformé un manga qui tient ESSENTIELLEMENT par son histoire fabuleusement bien branlée en simple film d'action, et paie ton action, quoi. À croire que c'est Zack Snyder qui a pondu le script.

Bref, si tu fais des études de cinéma, regarde BLEACH le film et fait un mémoire dessus, tellement y a à dire sur chaque plan, tu vas te taper une note de légende.

#NotMyRukia

dimanche 16 septembre 2018

Ragnarök

Allégorie du moment

Voilà maintenant 2 semaines que je suis sans nouvelles de Valkyrie, son dernier message m'expliquant qu'elle ne pouvait plus discuter de ses problèmes sans fondre en larmes, plus dormir sans médicaments, plus penser clairement.

Ses problèmes sont d'ordre professionnel, parce que quand tu bosses correctement, tu te rends rapidement compte que tu es souvent le seul, et que les gens qui ont le pouvoir de t'aider ne le font qu'à contrecœur si jamais ça leur demande le moindre effort. Parce que l'égalité à la japonaise, c'est quand tout le monde est perdant.

Je l'ai déjà évoqué, mais il est temps désormais de mettre les choses au clair :

Le karôshi (過労死) n'existe pas.

Les gens ne meurent pas de trop travailler et de ne pas assez dormir, comme nous le démontrent tous les jours les pays du Tiers-monde, où les pauvres travaillent effectivement trop et ne dorment pas assez, mais ont le bon goût de rester en vie pour continuer à fabriquer nos baskets et nos iPhones.

Mais "travailler", au Japon, c'est positif, donc on garde ce côté "il s'est sacrifié pour l'entreprise" et on met une belle étiquette "karôshi" qui a l'avantage d'élever le mérite des sacrifiés et de laisser tranquille les coupables.

Allégorie du moment, bis

Le karôshi, donc, n'est qu'une invention lexicale, un concept, un slogan. Pas une réalité.

Ce qui existe, en revanche, c'est la dépression. Mais un peu comme l'homosexualité en Iran, il n'y en a pas au Japon, ça se saurait. Parce qu'au Japon, personne n'a de problème psychologiques, tu penses. Tout au plus un caractère difficile lié à son groupe sanguin. Pour traiter un problème, il faut d'abord l'identifier et ça, au Japon, on sait pas faire, surtout quand ça concerne notre race supérieure, donc bien évidemment on n'est pas du tout alcooliques, on n'a pas le SIDA, et on n'a pas besoin de psys, merci bien.

Alors on garde Tarô à la maison, cloîtré dans sa chambre parce qu'on a honte et qu'on veut pas que les voisins le voient et posent des questions sur notre ménage parfait, jusqu'au jour où il massacre toute la famille. Et on prend sur soi, jusqu'à la mort.

J'espère ne pas être le témoin d'une nouvelle victime.

lundi 27 novembre 2017

Parlons un peu sérieusement...


Tu en as évidemment entendu parler : Watsuki Nobuhiro a récemment été arrêté pour "pédophilie". Et de là, tout le monde pense que sa propre enfance a été violée, que désormais "rien ne sera plus comme avant" et que bien sûr "je ne pourrai plus jamais regarder Kenshin". Ce salaud de Watsuki a tué Kenshin !

Ma question est donc fort simple : doit-on séparer l'œuvre de l'auteur ?

Ma réponse l'est aussi : catégoriquement OUI !

Et ce pour 2 raisons.

1) Welcome to reality
Si le dégoût te vient si vite à la lecture du motif de l'arrestation du maître, c'est que tu te sens trahi. Et peu importe que Watsuki ait été arrêté pour "pédophilie", ton rejet de tout ce qu'il représente aurait été activé par n'importe quelle incartade à la morale, qu'il ait battu sa femme ou volé dans un magasin comme une vulgaire Wynona Ryder. Le vrai problème, c'est qu'il est tombé de son piédestal, d'autant plus violemment que s'il y a un mec avec une production clean et qui joue pas sur le fan-service, c'est bien lui.
Et ce problème-là, il vient juste de ton cerveau d'imbécile qui a décidé arbitrairement que les pompiers c'est forcément des gentils, puisqu'ils risquent leur vie pour sauver des gens qu'ils connaissent même pas, et que les infirmières c'est forcément des dames très dévouées qui s'occupent bien des personnes âgées. Et puis un jour tu apprends que tout n'est pas si facile et que tout ne tient qu'à un fil.
Et tant qu'on y est, sache que ton musicien préféré est sans doute un drogué alcoolique qui trompe sa meuf avec des gamines de 15-16 ans lorsque l'occasion lui en est donnée.
Ça y est ? Il va arrêter de penser que les artistes sont forcément des gens géniaux parce qu'ils font des œuvres qui lui plaisent ?

La réalité, c'est que pour être artiste il faut être taré, c'est la condition de base. Quand t'es "normal", tu deviens pas artiste, tu suis la voie "normale", celle dont tu penses qu'elle va te permettre de bouffer tous les jours et d'avoir une famille. Point.

2) Parlons pédophilie, justement.
Tu vas me dire : "oui, mais la pédophilie, quand même, y a pas pire !". Je ne peux pas me prononcer précisément sur le matériel qui a valu à Watsuki son arrestation, mais d'après les descriptions qui ont été données, il s'agirait de DVD qu'on pouvait se procurer "normalement" jusqu'en 2014 et qui depuis sont illégaux. En clair, le mec aurait été arrêté pour du porn périmé. J'insiste sur l'aspect purement législatif du truc, parce qu'il y a une différence fondamentale entre violer des gamins, regarder des gamins se faire violer dans des vidéos que personne de normal ne sait où trouver, et avoir des DVD de gamines nues achetés à une époque où c'était permis. Watsuki serait donc un pédophile "de circonstance". Poussons la logique plus loin : si demain la nudité des enfants dans les mangas (ce qui a déjà été proposé au Japon) passait, tu deviendrais toi aussi un pédophile de circonstance, pour peu que tu aies du Dr. Slump ou du Dragon Ball à la maison. Ne parlons même pas de publications comme Comic LO, dont on peut penser tout le mal qu'on veut, elles sont pourtant en vente libre et en consultation gratuite. Dans une logique inversée, les fumeurs de cannabis aujourd'hui traités de "drogués" en France et éventuellement poursuivis et criminalisés deviendraient, en cas de légalisation, des gens tout à fait normaux et la France étant ce qu'elle est, nul doute que des associations se créeraient pour mettre fin à la "discrimination des fumeurs de cannabis", et bien sûr gare à l'employeur qui oserait refuser d'embaucher quelqu'un sous prétexte qu'il fume des joints !

Tu vois, ça marche dans les 2 sens.

Évidemment, reste le problème souvent soulevé : "oui, mais consommer ce genre de produits encourage leur production". Bien sûr. Mon propos n'est pas d'innocenter Watsuki, mais de te faire d'abord comprendre que Watsuki et Marc Dutroux, c'est pas la même chose. Et ensuite de te faire comprendre qu'associer œuvres et auteur, c'est dangereux.

Par exemple, imagine que tu entres dans ma chambre et tu vois ce poster :


Tout de suite, tu penserais que j'ai un gros problème. Alors que techniquement, non : la fille a plus de 20 ans au moment de cette photo. Il n'y a donc absolument rien d'illégal à avoir ce poster dans sa chambre. Mais quand même, l'idée générale de la photo étant justement de faire en sorte qu'elle n'ait pas l'air d'avoir 20 ans, tu ne pourrais t'empêcher de penser (à raison, je penserais pareil) que je suis un pédophile. Pour un poster d'une nana majeure.

Alors qu'est-ce que tu penserais d'un mec qui aurait passé la moitié de sa vie à peindre des gamines à poil et à les sauter ?

Check this out : une photo de Nagasawa Marina


Un tableau de Paul Gauguin 


Avoue que c'est troublant.

Alors la question que je te pose maintenant, elle est simple : on fait quoi ? On appelle le Musée d'Orsay pour qu'ils annulent leur expo d'un pédophile qui s'amuse à cracher sa syphilis dans des gamines ? On appelle la FNAC pour leur dire de dégager les œuvres de ce pédophile notoire de Verlaine des rayons ?

Tu penses qu'il va rester combien de notre si enviée culture si on commence l'épuration ? On revient à l'époque des autodafés ? Et si demain on découvre que les pharaons étaient pédos, on détruit les pyramides ?

Évidemment, tu comprends bien que l'argument d'une "autre époque", ça marche pas : y a pas de "bonne époque" pour mettre son gros zizi dans des gamins, même si pour certains, la bonne époque, c'est pas si lointain que ça.

Il faut que tu t'habitues à ce que l'art, parce qu'il est ce qu'il est, est généralement produit par des gens déviants. Cette déviance est plus ou moins criminalisée selon les époques, mais l'œuvre doit rester intouchable. L'antisémitisme aujourd'hui sévèrement condamné n'a pas empêché Céline de remporter le prix Renaudot. Le communisme qui fait désormais sourire a failli coûter la vie à Charlie Chaplin.

L'auteur sera jugé (ou pas) selon les codes moraux de son époque, mais l'œuvre, précisément parce qu'elle est intemporelle, ne doit pas être condamnée à la place de son auteur.

C'est pourquoi je continuerai à apprécier Kenshin et à le lire si les volumes suivants sortent. Parce que l'œuvre ne ment pas.

vendredi 3 novembre 2017

Ces femmes que ta femme ne connaît pas.

Je veux pas faire mon mec qui dit "je sais pas si c'est bon" avant de te servir à bouffer, mais entre le moment où j'ai décidé d'écrire un article sur les actrices de JAV et ce que tu vas lire là, il y a eu du ménage de fait. J'ai dû réduire la liste comme un Jacob Collier réduit ses pistes avant la fin du morceau, parce que je me suis dit que peut-être l'obsession anale de Fujii Rin ne te suffirait pas pour faire passer son râtelier pourri, ou que voir Shiina Sora se fâcher pour de faux avec sa copine officielle dans 100% des films qu'elles partagent pouvait te lasser.
Quant à ma cop's Noa... Ne parlons pas des choses qui fâchent...

On m'a demandé de faire une liste des actrices que j'aime, donc j'ai fait ça, indépendamment de leur actualité. Évidemment, tu me feras le plaisir de pas être le con qui commente pour me dire que je pourrais prévenir que les liens de l'article ou que l'article lui-même sont vachement tendus à regarder au bureau : c'est un article sur les actrices de JAV, donc le contenu est GRAPHIQUEMENT pornographique. Très.

1) La reine : Murakami Risa.


Voilà, juste tu peux pas test : la meuf est arrivée là en mode pure méritocratie, à gravir les échelons du soapland à base de compétences de ouf. Risa, elle fait tout : les hommes, les femmes, les vieux, les chiens... Avec ses mains, sa bouche, ses pieds... Elle est belle en film, belle en photo : je la trouve juste intouchable.


2) La star : AIKA.

J'imagine que j'ai pas besoin de te présenter en détails l'actrice la plus célèbre du moment : cheveux longs, cheveux courts, blonde ou platine, AIKA crève l'écran avec son corps de guedin. Spécialiste des films de massage et de viols de voisinage (?), la nouvelle gyaru a pas eu trop à forcer pour remplacer sa grande copine Izumi Mana, vu que cette dernière l'a adoubée directement.

Tiens, cadeau :

https://abekolover.tumblr.com/post/167085462252

3) L'expatriée : Marica Hase.


Fort jolie, pimpante, sexy, Marica Hase a décidé de quitter le pays qui paie le mieux ses actrices de porn pour aller faire carrière aux États-Unis, où elle compense probablement le manque à gagner par des tournages avec des acteurs noirs et l'ignoble taxe interraciale. Hommes, femmes, BDSM, Marica a peu de limites, mais se retrouve systématiquement à jouer l'étudiante japonaise, la conne de service avec ses 3 mots de vocabulaire, la geisha, quand c'est pas la masseuse chinoise avec son kimono rouge pétant... Du bons gros gâchis, si tu veux mon avis. Heureusement, des fois ça peut aussi se passer dans le silence et la classe.

Tiens, cadeau :

https://abekolover.tumblr.com/post/167085601067

Et puis quand elle repasse au Japon, il lui arrive d'offrir des boules de geisha à sa grande copine :


4) The underdog : Kanô Ayako.

Ayako, voilà une nana qui fait trop rarement des chouettes trucs, mais qui est systématiquement sous-exploitée, en général par des réalisateurs peu ambitieux. Rangée dans la catégorie "vieille meuf qui t'envoie pas son sex-appeal à la gueule du salaryman de base comme une lycéenne à moitié à poil", on la trouve confinée à des rôles de soutien avec d'autres actrices, alors qu'elle est bien meilleure en solo, notamment chez Henry Tsukamoto, qui n'a pas son pareil pour mettre les "vieilles" en valeur, nous y reviendrons.
Son morceau de bravoure restera sans doute ce film (seulement le deuxième DVD, hein), dont voici un extrait :

https://abekolover.tumblr.com/post/167085499552


5) La professionnelle : Kanno Shizuka.

Shizuka, comment dire... Elle a pas le corps d'AIKA, mais elle une aura sexuelle de malade. Elle a à la fois les yeux de la meuf abusée dans 80% de sa filmographie, et en même temps le vice d'une nana qui encule des mecs à l'occasion, et puis elle est juste une régulière de DOGMA, les marques sur les bras et les cuisses la suivant comme des tatouages de films en films. Curieusement, alors qu'elle a une langue à te faire des nœuds de marin sur la bite, c'est un atout assez peu exploité, à peine en a-t-on fait quelques jaquettes.
Un des grands noms du milieu, je suis vraiment fan de ce qu'elle dégage.


6) La mention spéciale du regret : Ôtsuki Hibiki.

Voilà une fille qui a des mains magnifiques, qui suce super bien, qui jouit pour de vrai même quand on lui demande pas et qui doit s'excuser ensuite, qui peut me faire bander rien que quand elle embrasse, mais voilà : elle a commencé à se transformer en clown. Je peux plus supporter sa gueule outrageusement surmaquillée, ses pommettes qui lui donnent tout d'un coup 10 ans de plus...
Je ne pouvais évidemment pas omettre la nana qui a abondamment shiofuké sur mon fidèle Tarô, mais j'ai peur d'avoir tourné la page en ce qui la concerne.


7) La cochonne : Nakamori Reiko.

Reiko est voluptueuse, a une voix grave, des seins à l'épreuve du temps et les yeux qui sentent le cul. On lui a fait jouer des trucs un peu vulgaires, mais elle n'est jamais aussi belle que dans les productions de Henry Tsukamoto, l'homme qui sublime les femmes du quotidien.
C'est une actrice que j'appréciais beaucoup, malheureusement surtout dans sa fin de carrière, et puis tout d'un coup, pouf : disparue.
Regarde-moi ça comment elle est érotique :

https://abekolover.tumblr.com/post/167085613714

8) L'étoile filante : Hasegawa Miku.


J'ai failli la zapper de la liste avec les autres, mais elle, elle est très spéciale car elle n'a quasiment officié que dans une seule catégorie – et paie ta catégorie : la meuf qui branle super bien les mecs et qui les fait shiofuker (= après l'éjaculation). C'est une truc que tu peux voir ailleurs désormais, mais elle, elle a fait QUE ça. Et en plus d'être mignonne, elle bosse bien.
Du coup, je peux pas te proposer un million de trucs d'elle, mais l'Histoire retiendra CE film.


9) La petite qui monte et qui défonce tout : Abe Mikako.

Je suis tombé sur cette fille complètement par hasard et j'ai halluciné : elle dégage un mélange de naïveté et d'arrogance qu'on trouve assez peu, et surtout elle montre une putain de gourmandise, dès qu'elle a des rôles où elle a le droit d'avoir un minimum d'ascendant, elle te fait tout de suite comprendre que c'est pas toi qui décides ! Au milieu de toutes ces meufs qui affichent des seins les plus volumineux possibles, elle a décidé de balancer cash sa non-poitrine comme argument de vente, et elle en impose tellement qu'elle a lancé la mode des nanas plates, à ceci près que les copies sont en général des sacs d'os, alors que Mikako se porte bien, merci pour elle. Je trouve sa présence super rafraîchissante et on voit déjà une attitude de groupe chez les jeunes (Mikako, Sora, AIKA, Hibiki) qui se fréquentent sur et en dehors des tournages qui tranche un peu avec ce qui se faisait avec la génération d'avant, et une sorte de "poussée de tout le monde" qui fait que toutes ces filles se donnent une visibilité inédite (les réseaux sociaux y sont évidemment pour quelque chose aussi).
Allez, un dernier cadeau :
https://abekolover.tumblr.com/post/167085612497

lundi 1 mai 2017

Et l'amour, enculé ? (part.5)

Ça fait un bout de temps que la Future Funk – un sous-genre de Vaporwave – constitue la bande-son de mes parties de TsumTsum, et tellement c'est bien de tomber sur des perles de J-POP remixées groovy, y a du bon et du moins bon, mais c'est globalement exactement ce qu'il me faut pendant que je fais des grosses chaînes de Mickey et de Picsou.

Bon.

L'autre jour, je tombe donc sur ce titre, et là, le choc : en une demi-seconde je reconnais Priss et le trait indubitable de Sonoda Ken'ichi. Toute mon adolescence en pleine gueule, bien plus que la voix extraordinaire de Boy George, que – malgré tout son talent – j'ai toujours haï après cette merde de Karma Chameleon.

Oh bah tiens : je m'en vais faire un article sur Sonoda Ken'ichi, décidai-je dans la seconde. Mais pour ça, il faut se documenter, et cher lecteur, tu n'as pas idée des sacrifices que j'ai dû endurer.

1) Bubblegum Crisis


Évidemment, qui dit Sonoda, dit Bubblegum Crisis, les OAV qui mettaient leur race à l'époque.
EH BAH PUTAIN ! Qu'est-ce que ça a mal vieilli ! Une vraie torture à regarder !
Alors que c'est un des premiers anime que j'ai eus, à l'époque où on s'échangeait des VHS devant Tonkam, j'en avais gardé un souvenir ému, mais là, j'ai lutté pour remater tout ça.
Je te passe l'aspect vieillot auquel on ne peut rien, mais en 2017, les HUD dessinés par un enfant de 8 ans qui a oublié d'apporter sa règle ce jour-là, désolé, c'est non :


Alors bien sûr, au milieu de toutes ces scènes à l'animation foireuse et au parallélisme aléatoire, tu as environ UNE scène par épisode où les mecs se sont mis à 60 pour te pondre un truc qui arrache la gueule, genre ça :


Non, le vrai problème de Bubblegum Crisis, c'est que c'est de la merde, tout simplement : y a rien qui se tient. RIEN. On a 4 meufs, on sait pas pourquoi elles sont ensemble, sur quels critères le recrutement s'est fait, Priss et Linna, on a aucune idée de ce qu'elles font dans la vie, le scénario de chaque épisode est perclus de Deus ex machina, de trucs dont tu sais pas d'où ça sort, encore une fois RIEN NE SE TIENT dans cette série. Scénaristiquement, tout est bâclé, les chansons de début et de fin, faut vraiment pas être difficile, la musique des épisodes, le doublage, le rythme, tout ça est branlant de bout en bout.

Alors je me dis "non mais c'est pas possible ! C'est pas mon Sonoda Ken'ichi qui a pondu des bouses pareilles ?"
Eh ben non, c'est pas lui. That's why. Il ne s'occupe que du chara design sur cette affaire-là. Le scénario, la réalisation, il est innocent, même si c'est sa boîte qui produit.


Parce que quand Ken'ichi s'occupe du scénario et de la réal', PARDON, mais ça ressemble à autre chose !

2) Gunsmith Cats

Voilà la vraie came, les mecs ! Voilà du vrai Sonoda Ken'ichi qui met les mains dans le cambouis d'un bout à l'autre !

Regarde-moi ce putain de talent pour le cadrage :


Regarde-moi ce découpage fabuleux :



Gunsmith Cats, c'est un condensé de tout ce qui fait l'identité de Sonoda :

- des femmes fortes et sexy


- une maniaquerie des armes à feu


- une maniaquerie des bagnoles


Chez Sonoda, les héros sont des femmes indépendantes qui n'ont pas besoin qu'on leur explique comment utiliser une arme ou un véhicule, elles gèrent, merci. Les mecs sont là pour le décor, à l'exception de Bean, le Jason Statham de la série. Ce qui frappe graphiquement, c'est l'aspect extrêmement dynamique et cinématographique du truc.


Tu kiffes ce genre de scène ?


Check this out :


Voilà, le père Sonoda, il te balance des scènes légendaires comme ça 20 ans avant qu'Hollywood ait les moyens de le faire.

Du bon turbin à l'ancienne, genre tous les dégradés à la trame, regarde-moi ce boulot d'artisan :


Pour toutes ces raisons, j'aime Sonoda Ken'ichi, je me souviens encore des heures passées dans ses artbooks, heureusement disponibles en ligne, que tu puisses te régaler aussi.

vendredi 30 décembre 2016

Helvète Revolver


Un être vous manque et le métro de Tokyo n'en est pas moins peuplé, comme quoi pour sortir des proverbes à la con, vaut mieux être né à la campagne.

Ce 24 décembre comptait donc un Suisse en moins dans l'archipel (enfin, "un Suisse"... le mec avait jamais entendu parler de la Marmite de l'Escalade, can you believe that shit ?), alors j'ai rien changé à mes habitudes, et je suis allé manger dans un chouette restaurant en compagnie d'une femme qui n'était pas ma copine, comme on va au zoo, pour voir toutes les autres tables de gens qui font semblant. Ces filles habillées comme des princesses, persuadées que l'amour véritable ça veut dire baiser 3 fois par an : le 14 février, le jour de l'anniversaire de monsieur – parce qu'il est difficile d'y couper –, et puis le 24 décembre, parce que comme il a payé un bon repas, il faut bien lui rendre la pareille, sinon on n'est pas quittes.

Japonaises, vous me charmez, et votre définition du romanti$me m'émeut dans ce qu'il y a de plus français en moi. Et ne me lancez pas sur la fréquence de vos visites chez le gynéco, hein.

Anyway, mon passif m'empêche 
évidemment de considérer Noël comme autre chose qu'une fête familiale et chocolatée, ce dont je vais vous entretenir aujourd'hui.

Tu vois la petite maison, là-haut ? C'est LE symbole de mes Noël d'enfant. Tellement que quand je l'ai vue sur le site de la Migros, alors que j'avais oublié jusqu'à son existence, j'ai failli chialer. La partie à droite se tire, et ça fait sortir les chocolats, mais aussi bouger les images, et alors la sorcière apparaît à la fenêtre.

Mes Noël, c'est ma grand-mère qui vient exprès de Suisse avec tellement de chocolats dans ses valises qu'il en reste encore en février. Et puis des calendriers de l'avent comme on n'en trouve plus, avec plein de paillettes qui se déposent un peu partout au fur et à mesure qu'on ouvre les fenêtres avec les dessins simplistes qui remplissent de joie ta journée et augmentent le désir d'ouvrir celle du 24 décembre parce qu'il y a DEUX BATTANTS.

Les chocolats, ce sont toujours les mêmes, à commencer par ceux qui décorent le sapin :


Il y a les pommes de pin, les cloches, mais surtout les boules – toujours une rose et une jaune –, et puis le champignon – mon préféré.

Il y a aussi les pièces dont j'aime faire fondre le centre avec la langue et qui ne prennent pas beaucoup de place, alors ma grand-mère en apporte toujours plein :


Et puis les napolitains, avec ce sac étroit où tu cherches du bout des doigts ceux que tu préfères en premier, et où tu laisses les fameux "Crémant", parce que c'est du chocolat noir.

Mais un Noël suisse, ce n'est pas que du chocolat, c'est aussi ÉVIDEMMENT la "tarte des Grisons", celle avec le chocolat dessus, dont ils ont changé la recette à un moment pour mettre du chocolat moins bon et je sais pas s'ils sont revenus à la recette originale, mais sérieux, le mec qui a décidé ça je lui souhaite bien du cancer à ce petit fils de pute. Et puis il y a la même sans chocolat dessus, plus sèche, mais de toute façon tu la manges en même temps que ton Nesquick/Ovomaltine/Benco/Tonimalt, donc ça va. Bien sûr, tu commences toujours par celle avec le chocolat dessus, l'autre n'étant qu'un pis-aller, aussi bonne soit-elle, c'est pas la même chose, tu peux pas t'empêcher de te sentir lésé.

Mais ça, c'est le facile-à-manger, le truc qui ne demande aucune éducation gustative.

Car il y a aussi le pain d'épice régional, qui s'appelle en vrai "biscôme" (ou "lebkuchen" comme on dit là-bas), mais j'en avais aucune idée jusqu'au projet d'écrire cet article et aux démarches googlesques qui vont avec, genre "pain d'épice+ours+Bern", puisque la Migros a décidé que mon enfance n'avait plus trop d'influence sur son catalogue hivernal.


Ma grand-mère en apportait au moins 2 : toujours 1 avec l'ours bernois dessus, en général avec une couche de massepain à l'intérieur, et un autre avec un dessin de Noël dessus, sur une plaque en pâte d'amande. Au début, non seulement j'aimais pas, mais en plus paie ton pain IMPOSSIBLE à découper tellement il est dense ! J'ai commencé à aimer en le trempant dans du lait, et depuis je ne le mange que comme ça, parce qu'on change pas une recette qui gagne, comme ne l'avait pas compris le fils de pute qui a niqué la qualité du chocolat sur ma tarte des Grisons.

Voilà, tout ça pour te dire que la Migros a été le partenaire officiel de mes Noël pendant un gros tiers de ma vie, et que malgré certains communiqués de presse, je vois toujours pas mes putains de Zwieback ou ma putain de petite maison Frey dans les magasins de la capitale, donc comme vous aimez bien voter tous les 3 mois des résolutions dont on n'avait pas forcément besoin, je vous propose pour dans 3 mois :

1) de vérifier qu'on est bien revenu à la recette de chocolat originale de la tarte des Grisons, il en va de votre réputation internationale.

2) de planifier "une semaine suisse" dans les grands magasins (ça existe pour les autres pays, alors bougez votre cul) PENDANT LA PÉRIODE DE NOËL avec les produits mentionnés dans cet article.

3) de nous balancer des Zwieback de la Migros toute l'année, c'est pas comme si le Japon était le pays qui se régale de pain séché en toutes occasions, hein ?

Schnäll !
 
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